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Télétravailler avec un trouble psychique


Télétravailler avec un trouble psychique

Le développement inédit à grande échelle du télétravail a mobilisé les capacités d’adaptation des entreprises et des télétravailleurs. Pendant les confinements, les employeurs et les personnes en situation de handicap ont fait preuve de capacités d’adaptation sans précédent. Il a été également pointé les vigilances nécessaires pour éviter les situations d’inadaptation et/ou d’isolement parfois vivement ressentis, susceptibles de se transformer en de nouveaux freins à l’évolution professionnelle. 

 

Il convient notamment d’être très vigilant aux impacts potentiels de ce mode de travail au regard de la diversité des formes de handicap et des besoins des personnes. 

Citons à titre d'information et de rappel, la diversité des formes de handicap  : handicap auditif, handicap visuel, handicap moteur, la difficulté cognitive, la déficience intellectuelle, la maladie chronique, les troubles du neuro-développement, la difficulté cognitive et les troubles psychiques. C’est sur ce dernier point que nous avons souhaité vous en dire un peu plus. Les troubles psychiques, un handicap invisible. 

 

Définition en quelques mots…

Les troubles du psychisme désignent des affections et troubles d’origines très différentes qui peuvent entraîner des difficultés dans la vie d’un individu, des souffrances et des troubles du comportement. Ils peuvent être durables ou épisodiques, légers ou intenses. 

Cela recouvre des réalités très diverses : dépressions, addictions, troubles liés à la consommation de drogues ou d’alcool, anxiété, phobies, troubles du comportement alimentaires, troubles schizophréniques, troubles de la personnalité troubles bipolaires ou troubles obsessionnels compulsifs (TOC). 

Le handicap psychique est reconnu en France depuis la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Il apparaît au cours de la vie, parfois dès l’adolescence. 

Les troubles du psychisme n’affectent généralement pas les facultés intellectuelles. Ils peuvent cependant être associés à des troubles cognitifs (problèmes de concentration, de mémoire, etc.), de compréhension du ressenti d’autrui et d’autres symptômes comme l’isolement, la difficulté à communiquer ou la perte d’énergie…) Une personne a la possibilité de vivre et travailler dans de bonnes conditions lorsque le(s) trouble(s) sont stabilisé(s).

 

Opportunités et avantages du télétravail

Amélioration de la concentration, réduction de la fatigue et du stress :

  • le télétravail peut permettre d’adapter la planification des activités à un rythme adéquat (plus de temps pour réfléchir sereinement sur certaines tâches) ;
  • l’environnement peut être plus sécurisant en télétravail qu’en présentiel : moins de contraintes réglementaires et formelles, possibilité de couper la caméra en visioconférence…
  • la résolution des problèmes de déplacements en cas de traitement contre-indiquant l’utilisation d’un véhicule.

Maintien dans l’emploi par une amélioration de la santé et du bien-être au travail :

  • le télétravail avec des jours flexibles peut répondre à un besoin pour éviter les arrêts et les absences liés à la pathologie (choisir les jours de télétravail plutôt que des jours prédéterminés, coordination des temps de travail et des temps de soins).

Besoins et solution à proposer pour faciliter le télétravail

  • Tester dans un premier temps le télétravail afin d’étudier avec la personne la possibilité et les conditions de réussite du télétravail.
  • Proposer des modalités de contact régulières et diversifiées pour éviter l’isolement et répondre aux besoins d’encadrement :
    • avec les collègues, les managers, les services de santé au travail, la direction des ressources humaines (ou équipes pluridisciplinaires), le référent handicap ;
    • favoriser les temps d’échange informels, particulièrement aidants pour prévenir la solitude en télétravail ;
    • grâce à ces échanges, identifier les signaux faibles (fatigue, irritabilité, manque de concentration, absences, etc.) ;
    • si besoin, proposer un suivi rapproché interne ou externe de type « job-coaching ».

Veiller au droit à la déconnexion et au respect des temps de pause :

  • les horaires de réunion doivent être respectés et des pauses doivent être prévues notamment pour aider les personnes à maintenir leur concentration et dégager une part de la charge mentale. 

Mobiliser l’assistance psychologique d’un professionnel spécialisé :

  • via le service des Ressources Humaines, la mission handicap, le référent handicap, ou les Services de santé au travail ;
  • en externe : le dispositif Emploi accompagné spécialisé, les Prestations d’Appuis Spécifiques (PAS) dédiées au handicap psychique, assistance psychologique via l’assurance/ la mutuelle…. 

Sécuriser l’usage des outils numériques :

  • Proposer à l’ensemble des équipes une sensibilisation aux dangers du numérique (addiction, sites ou messages malveillants …).

Sources:

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